Concevoir, collaborer, transmettre. Voilà les trois étapes qui jalonnent les projets menés par l’agence de paysagisme-urbanisme Eranthis, établie entre Lyon et Strasbourg, et dont les 4 salarié·es ont tout récemment choisi de s’associer et de poursuivre leur activité sous un statut coopératif.
La force de la pluridisciplinarité
Reconnu par un diplôme d’État et valorisé depuis seulement une vingtaine d’années, le métier de paysagiste concepteur fait dialoguer avec lui les disciplines et corps de métiers. Au sein d’Eranthis, on retrouve cette pluridisciplinarité, qui constitue l’une des forces de l’agence : « paysagistes, urbanistes, et même architectes, avec des niveaux d’études allant du BTS au Bac+5… dans l’équipe, on mixe les profils et les approches ! Ce qui nous rassemble, c’est une forte sensibilité aux questions écologiques. La question de la préservation et la gestion des ressources, de la biodiversité, est devenue notre «normalité», alors nous nous réinterrogeons sans cesse sur notre démarche de conception, mais aussi sur ce que nous pouvons et devons apporter aux territoires sur lesquels nous intervenons, afin qu’ils deviennent plus résilients face aux changements climatiques rapides » détaille Anne-Cécile Romier, la nouvelle gérante de l’agence.
La concertation au service des projets
Au-delà de l’agence, c’est tout un ensemble de disciplines qui collaborent et se concertent autour des projets d’aménagement portés par Eranthis : « On travaille très régulièrement avec des ingénieurs, des architectes, des artistes, scénographes, historiens… on n’imagine pas toujours la multiplicité des acteurs qui interviennent sur les différents projets d’aménagement », précise l’architecte paysagiste.
L’agence travaille quasi exclusivement avec des donneurs d’ordre publics, collectivités, métropoles ou encore communautés de communes, sur des projets qui impliquent des publics très divers : usager·ères, collectivités, habitant·es, technicien·nes et chercheur·euses… « Le point commun de nos études est la recherche de solutions, où notre expertise technique et environnementale se place au service du projet, des usages et du design, dans un souci d‘équilibre entre les capacités d‘un site, les besoins de ses habitants et les moyens (d‘investissement et de gestion) du maître d‘ouvrage. La concertation se retrouve toujours au cœur de nos actions », résume Anne-Cécile Romier. Des chantiers qui nécessitent un suivi régulier sur plusieurs années… L’agence Eranthis est implantée sur Lyon, mais également sur Strasbourg ; les projets et chantiers sont développés dans plusieurs régions de France, principalement dans l’Est, et un des principaux enjeux de l’agence est aussi de minimiser les déplacements.
L’atout Scop
Au printemps dernier, Anne-Cécile Romier et Frédéric Dellinger, les deux associés d’Eranthis, ont décidé d’intégrer deux nouveaux salarié·es au sociétariat, à l’occasion de la transformation de l’entreprise en Scop … pourquoi ce choix, après 16 ans d’existence en SARL classique ? « Pour être en cohérence avec notre fonctionnement horizontal et participatif ! » résume la gérante, qui poursuit :
« Même si on était néophytes sur la question des Scop, on sentait bien qu’on avait une approche différente du travail, adaptable et collaboratif. »
Et concrètement, ça change quoi au quotidien ? « La vie de l’agence est beaucoup plus animée, les liens se sont notamment resserrés avec notre collègue de Strasbourg, avec qui on échange beaucoup plus régulièrement. On a aussi mis en place une meilleure répartition des tâches administratives. » Au-delà de ce fonctionnement quotidien fluidifié, Anne-Cécile Romier voit la Scop comme un atout à valoriser pour attirer de nouveaux salarié·es à les rejoindre. « Même si on n’a pas la velléité à devenir une grosse agence, on aimerait pouvoir recruter des personnes qu’on puisse pérenniser en les associant à la Scop au bout de deux ans. Cela nous permettrait d’accéder à des chantiers de plus grande échelle, mais aussi de mixer nos connaissances et expériences avec des profils plus jeunes, pour anticiper dès maintenant la transmission !», conclut la gérante.
