« Suite à nos 30 ans, on a eu 3 ans de retombées positives avec des carnets de commandes pleins. On pense que ce sera la même chose pour nos 40 ans ! » se réjouit Laurent Nouillot, PDG de SAEV. Plus de 500 personnes étaient rassemblées le 6 octobre pour célébrer la réussite de la Scop, 1e entreprise paysagiste de Haute-Savoie depuis 2001, qui peut n’enorgueillir d’une croissance constante de 12 % annuelle et d’un C.A de 8 M€ en 2023.
Impliquer les salarié·es dans la prise de décisions
Implantée à Sillingy, SAEV est née d’une reprise d’entreprise en 1983 : « Il y avait une démobilisation complète des anciens dirigeants, qui n’investissaient plus dans l’outil de travail. Mais le carnet de commandes était plein quand ils ont déposé le bilan, et une partie de l’équipe était encore motivée ! » raconte Laurent Nouillot, qui dirige l’entreprise depuis 2000, suite au départ à la retraite de son père.
« Sur les 70 salarié·es, 9 d’entre eux, dont mon père, ont décidé de mettre au capital leurs indemnités pour redémarrer l’activité, en Scop.
Il avait entendu parler de ce statut dans une émission à la télé, et il travaillait de temps en temps avec une Scop du bâtiment à Lyon. Il avait noté ce « quelque chose de différent » qui faisait la différence, justement, dans les équipes, et qui faisait ses preuves. Alors ça a été évident pour lui en reprenant SAEV que ça ne pouvait se faire que de manière partagée, en impliquant les salarié·es dans la prise de décisions » poursuite Laurent Nouillot.
Un chiffre d’affaires multiplié par 22 !
40 ans plus tard, SAEV est la 1e entreprise paysagiste de Haute-Savoie, a multiplié par 8 ses effectifs (elle compte 77 salarié·es) et par 22 son chiffre d’affaires (8 millions en 2023), affichant une croissance annuelle de 12 %. Le succès de cette réussite ? L’excellente qualité de services de SAEV, sa capacité à se saisir des difficultés pour en faire des opportunités, et une réelle vie démocratique au sein de l’entreprise !
« L’entreprise a connu un deuxième souffle à partir de 2001 », explique le gérant. « La SARL n’était plus adaptée, on retombait dans le fonctionnement d’une entreprise classique, avec une gestion descendante. » SAEV se transforme alors en SA, et élit un conseil de surveillance de 7 personnes, qui assure des échanges et prises de décision plus fluides avec le reste des associé·es. Cette évolution au sein de la gouvernance donne une véritable impulsion à l’entreprise, qui amorce alors une croissance dont elle ne se départira plus.
Se dépasser et se réinventer constamment
Elle obtient ses premiers titres de qualification QualiPaysage et devient dès 2001 la première entreprise paysagiste de Haute-Savoie. Un développement qui ne se fait jamais au détriment de la qualité des prestations. Bien au contraire, chaque étape critique est perçue par SAEV comme une opportunité d’innovation et d’amélioration.
« Déjà, en 1990-91, au moment de la préparation des Jeux Olympiques d’Albertville, nous avons dû nous dépasser.
On s’est retrouvé face à de grosses structures parisiennes, lyonnaises, marseillaises concurrentes : il a alors fallu qu’on soit très bons pour remporter des marchés ! Ces J.O nous ont permis d’investir dans du matériel neuf et de faire connaître plus largement notre savoir-faire », détaille Laurent Nouillot.
C’est dans le même état d’esprit que la Scop a accueilli les changements occasionnés par la crise sanitaire de 2020. « Jusqu’alors, les promoteurs immobiliers représentaient la part la plus importante de notre clientèle. Mais depuis l’évolution du code des marchés publics et l’introduction de la notion du mieux-disant, on a observé une dégradation des relations, avec une accélération des délais au détriment du respect de nos métiers. Alors, début 2021, on a décidé de réorienter nos marchés, en direction des particuliers. La crise de 2020 a permis une prise de conscience sur l’importance de la place du végétal dans notre quotidien. » De moins de 10 %, le marché des particuliers est passé en 3 ans à 30 %, et continue de progresser.
La formation, clé de voûte du fonctionnement responsable et solidaire de SAEV
Pour assurer une qualité de prestations constante, le gérant mise notamment sur la formation de ses 17 équipes spécialisées, qui leur assure une réelle polyvalence. « C’est un axe très important chez SAEV. On compte 1 800 heures de formation en interne par an, sur nos sujets techniques mais pas que. On forme aussi sur les questions sociales, sécuritaires, de QVT… On ne prend pas en compte uniquement l’angle métier mais tout ce qui gravite aussi autour du travail. »
Une qualité de vie au travail qui se traduit par une grande fidélité chez les salarié·es de la Scop, qui compte très peu de turn-over. Mais cette fidélité vient peser sur un enjeu fort des années à venir, celui de la transmission : « On va devoir recréer l’organigramme de direction dans les 2 ans à venir, car de nombreux départs à la retraite aux postes d’encadrement et même de direction sont prévus.
Pour notre événement des 40 ans début octobre, on a récompensé 18 salarié·es qui ont plus de 20 ans d’entreprise !
Heureusement, nos métiers sont attractifs, de même que les conditions de travail que l’on propose chez SAEV, avec les beaux résultats que l’on fait, qui nous permettent de gratifier équitablement nos équipes à la hauteur de leur investissement dans leur outil de travail. L’enjeu va être de pérenniser les valeurs de SAEV auprès des générations à venir tout en continuant à innover pour conserver une longueur d’avance sur nos concurrents », conclut Laurent Nouillot.