Quel territoire et quelles spécificités ?
La première question à se poser est l’échelle territoriale sur laquelle le projet souhaite agir. L’échelle territoriale est à géométrie variable et nécessite d’avoir une compréhension affinée des spécificités d’un territoire, c’est-à-dire de ses besoins, de ses acteurs, de son histoire. Dès qu’on commence à élargir le champ, cela nécessite plus de temps pour avoir les bons éléments d’analyse.
La notion de territoire s’entend bien souvent par sa dimension géographique. Or il s’agit avant tout de réfléchir le territoire comme un espace d’actions et d’interactions entre les acteurs socio-économiques. Ainsi une filière d’activité peut constituer en soi un territoire au même titre qu’une intercommunalité.
Pour comprendre un territoire, il ne faut pas simplement l’analyser en instantané mais dans une approche dynamique, à la fois historique et culturelle. Par exemple, certains échecs peuvent marquer durablement des territoires. Ainsi des projets peuvent voir leur ambition et leur dynamique freinées, non pas parce que leur solution n’est pas pertinente, mais parce que les acteurs locaux sont plus réservés voir frileux vis-à-vis d’une mauvaise expérience. Si le projet ne l’identifie pas, il accentue les risques de ne pas voir le jour.
L’ancrage synonyme de pérennité ?
L’ancrage est un facteur clé de réussite pour un projet, une entreprise. Cette affirmation est d’autant plus vraie lorsque la vocation de l’entreprise est de répondre à des besoins sociaux ou environnementaux peu satisfaits ou émergents. S’ancrer c’est être au plus près des besoins et ainsi savoir à la fois développer les solutions les plus pertinentes à court terme mais aussi se donner toutes les chances de s’ajuster aux futures évolutions. Le fait d’être en interaction permanente avec son environnement proche permet également d’anticiper les changements et de saisir de nouvelles opportunités.
Les besoins peuvent être relativement proches d’un territoire à un autre mais chacun détient malgré tout des caractéristiques qui lui sont propres et qui influent justement sur les besoins. Il y a des environnements d’acteurs qui sont différents tant dans leur composition que dans leurs pratiques. On peut par exemple évoquer des différences en matière de politiques publiques, de modalités de conventionnement ou de financement.
Un projet qui va être ancré localement, avec des partenariats solides et qui sera identifié dans l’environnement, va être soutenu. S’il rencontre une phase difficile, il pourra ainsi compter sur les énergies du territoire et la mobilisation des partenaires pour la surmonter. En d’autres termes, le projet devient plus résilient.
Travailler pour et avec un territoire
Travailler pour, c’est répondre aux besoins. Travailler avec, c’est nouer des coopérations, des alliances au service de tous pour permettre de fixer durablement la valeur créée et ainsi participer à un développement économique soutenable.
Guillaume Moutet,
Consultant en création d’entreprises innovantes,
Alter’Incub